dimanche 31 mai 2015

Escapade à Lyon

Lyon, ville mystérieuse ?

Son histoire, pour la connaître, il faut se perdre dans ses traboules ( passages étranges qui conduisent d'une rue à l'autre à travers les immeubles ) et sentir l'odeur aigre qui s'en dégage.  Ce haut lieu qu'est la Croix Rousse fut bien le lieu où des milliers de canuts travaillaient la soie pour le plaisir des rois. Ils vivaient dans une telle misère que le nom de Croix Rousse demeure lié à la mémoire d'un métier et de ses grandes révoltes.

Les traboules

Maisons dans lesquelles vivaient les canuts. Les plafonds très hauts abritaient les métiers à tisser et 
les hautes fenêtres apportaient la lumière

Faut-il rêver encore au temps où 45 000 Lyonnais tissaient la soie sur le métier Jacquard ?  la soie, tissu qui fascine par sa beauté et sa douceur. La soie a une sensation incomparable à aucune autre. la soie est douce et soyeuse, elle scintille et dans ma main, elle glisse comme un frisson.
Les tisserands, en façonnant le tissu, au vu de tous dans leurs petits ateliers, montrent aux passants la grâce ancestrale de leur art.

Début de création d'un foulard

Quand la soie se fait tableau

Entrons dans un lieu d'un autre temps où l'on semble compter encore en anciens francs. On parle un langage suranné: les enfants sont des gones, la place est lo bour, une salade de pissenlit est un baraban. C'est la France des bouchons lyonnais. La salade lyonnaise, les quenelles, le tablier de sapeur et la cervelle de canut accompagnés d'un verre de Beaujolais font le régal des touristes.


Lorsque la Saône se donne des allures de fleuve et musarde, elle ne sais pas encore qu'elle va courber l'échine devant le fougueux fleuve, le Rhône. C'est à Lyon que le Rhône connaît le début de sa gloire mais c'est sur la docile Saône que les bateaux mouches nous font admirer un oasis de verdure aux portes de la ville.

Magnifique demeure de l'île Barbe


La Saône

...Mais notre règne arrivera
Quand votre règne finira
Nous tisserons le linceul du vieux monde
Car on entend déjà la tempête qui gronde
C'est nous les canuts
Nous n'irons plus nus...
Aristide Bruant 1899







mercredi 20 mai 2015

La foire de Louhans

« Tirez sur un fil et c’est toute l’Histoire qui se déroule… »

En ce lundi de 1269, le printemps fini de  peindre ses couleurs sur les arbres. Vite, la soupe au lard est mangée. Robin attelle sa fidèle jument brune  et Jeanne s'installe dans la carriole. Les poules et les lapins sont entassés dans de petites cages à claire voie. Le beurre façonné dans les moules de bois et les œufs de la semaine sont couchés dans de petites corbeilles d'osier.
A petits pas, ils partent pour la foire de Louhans. Surtout ne pas casser les œufs, leur vente est si précieuse pour Jeanne. Avec les sols des œufs et du beurre elle achètera une ou deux bougies ou une toile de lin


En ce lundi 1900, dans l'aube naissante, Henri aide Madeleine à installer ses paniers sur le champ de foire.
Dans une grande panière, des poulets liés par les pattes attendent, résignés. Madeleine espère vendre bien vite ses fromages de chèvre, ses fourmes, son beurre et ses œufs car aujourd'hui, elle a besoin de sucre et de café. Et si la vente est bonne, elle s'offrira un peu de mercerie.


En ce lundi 2015,  les petits producteurs sont toujours au rendez-vous depuis des siècles. La foire de Louhans reste une place d'échange entre les villages de la Bresse Bourguignonne. Maintenant, les visiteurs viennent de loin et s’extasient devant les superbes poulets de Bresse et autres volailles.



En ce lundi 2015 midi sonne au clocher de l'église, Robin, Jeanne, Henri et Madeleine retrouvent Laurent et Sylvie pour partager et déguster la fameuse " tête de veau ".

samedi 16 mai 2015

Promenade au pays des anis

Après avoir traversé la sinueuse et étroite vallée de l'Ouche, un parfum d'anis nous caresse les narines et nous guide  au pays des bonbons d'anis, Flavigny sur Ozerain. Au cœur de l'Auxois ce village médiéval a été fondé au VIII eme siècle.
Les rue pavées  grimpent à l'assaut du rocher sur lequel est bâtie cette ville qui a jadis connu une certaine grandeur. Ici, tout raconte l'histoire de la Bourgogne : ses maisons, ses portes fortifiées, ses remparts avec son chemin de ronde et ses anciens hôtels particuliers, ses ruelles où fleurissent d’arrogantes grappes de glycine.






Au XVI eme siècle, des moines bénédictins ont eu l'idée enchanteresse d'enrober de sucre une graine d'anis. l'anis de Flavigny était né . Dans de grandes bassines accrochées comme des balanciers, les petites graines d'anis roulaient et s’enrobaient de sucre. Il fallait plusieurs mois pour obtenir un bonbon d'anis gros comme un petit pois.  Maintenant, dans des ateliers qui embaument l'anis, la petite graine se transforme en quinze jours en une véritable perle gourmande.



En sortant de la fabrique d'anis, je me dis : "  le parfum de l'anis flottera encore longtemps dans les ruelles de Flavigny "



Plus bas sous les falaises, l'herbe, d'un vert profond, coule des coteaux jusqu'aux creux des ruisseaux qui serpentent entres les saules.
Plus loin, au fonds d'un cirque, la grotte de la Douix abrite une belle source qui autrefois faisait tourner un moulin.


La source de la Douix

 Première partie d'une belle  journée que nous avons partagé dans la bonne humeur et l'amitié